François Virot

Guide de Haute Montagne

ERIC ...

18 mars 2009. Allumer des étincelles. Pour tenir. Pour dire, prendre le temps de clamer, dévoiler qui Tu es, qui nous sommes, qui est cet autre qui T’a, en pleine lumière de ta vie, éteint, détruit, foudroyé. Pour tisser chaque maille du filet qui va nous retenir, nous empêcher de sombrer, pour jeter la passerelle au-dessus du gouffre, pour nouer chaque barreau de l’échelle qui nous rapprochera de Toi, mon fils !

Comme un printemps sur mon trajet. Un diamant tombé d’un coffret.
Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai. L’amour comme s’il en pleuvait !
Le ciel prétend qu’il te connaît. Il est si beau, c’est sûrement vrai,
Lui qui ne s’approche jamais. Je l’ai vu pris dans tes filets.
Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai… (F. Cabrel)

Avec Monique, nous T’avons élevé avec Isabelle, Myriam et Laurent, ton jumeau. Nous vous avons élevés avec peu de moyens. C’était dans les faubourgs de Montbéliard, près de la côte des Roses et sous la rue des Vignes. Lorsque Tu es né, je travaillais à la fonderie : le travail à la chaîne, les fumées grises, je ramenais la paie. Monique travaillait à la maison. Le temps des cerises. Notre quotidien était simple, sans chichi et magnifique.

Eric, François, le Cervin

Mon gamin, c’était la générosité même, sans jamais aucune arrière-pensée, bras et cœur ouverts, offerts. Dès qu’il rentre dans une maison, dans une pièce, Il est pure merveille, diamant tombé du ciel, de l’amour comme s’il en pleuvait, le Soleil.

Mais à quatre heures du matin, vous n’avez même pas eu, un millionième de seconde, la précaution, l’idée, l’intuition, avant de tirer, de lever vos yeux sur son regard bleu merveilleux, sur ses yeux si heureux de vous porter secours. Saisissez-vous, comprenez vous qui vous venez, avec détermination, discernement, préméditation, qui vous venez d’assassiner ? Comprenez-vous l’Amour qui L’entourait, qu’Il rayonnait ? Trouvez-vous encore le sommeil alors que nous, nous L’avons perdu ?

Pour aller à contre-démence, il n’est qu’un pari fou :
Nous allons poursuivre avec Toi, sans Toi, l’ascension qui ne dépend plus que de nous.
Avec Toi, sans Toi, mon fils, mon compagnon, notre ami chéri.

Tu n’as pas de tombeau ni de stèle, rien qui appartienne au poids du monde. Rien qui ralentisse ta course plus haut que tous les sommets, tous les Everest. En ces prémices de printemps, au plain-chant de l’univers, ton énergie, ta générosité, ta bonne humeur qui nous ont tant enchantés, qui vont tant nous manquer, vont rejoindre les flots de lumière de toutes les galaxies et le plus secret, le plus intime de nos cœurs.

Tu nous confies en cette nuit l’enseignement précieux : la Vie est une urgence, toutes sirènes de nos nuits, à l’aube, hurlantes. La vie est L’urgence, à chaque seconde, distillée,
trépidante, extase ou offrande.
Tel le diamant au creuset du quotidien étincelant. Ne jamais repousser au lendemain… Toujours au cœur, au corps, à l’âme, au creuset de cette seconde, le besoin, la joie, la force de s’émerveiller, de découvrir, de ressentir les choses, les événements, le miracle au-devant de nos pas,
la joie, la force de dire à ses proches :
- Je t’aime, je t’aimerai… Tu es génial, c’est un bonheur de te connaître, de vivre avec toi…
Sans attendre la seconde d’après, encore moins le lendemain !

Aux anges, aux fées, aux amants, aux gens de peu comme on dit, mais en âme riches, à tous les vivants, aux océans, aux présents, à l’avenir, dans ce présent ruiné oser chanter Pour enfouir ta lumière et ta force, tes rires et ta bonté aux sillons de notre nuit Afin que demain, après-demain se lèvent nos moissons de lumière…

Tu es venu sur terre dans l’amour de notre foyer et l’amitié des sapeurs-pompiers comme une aile d’azur. Tu es venu choisir tes pleines lunes et tes soleils. Ouvrir les portes, les fenêtres. Mettre en feu. Enchanter nos secondes et nos rêves. Ta vie extraordinaire se poursuit ici sur terre par votre enfant qui est né le 17 juin de cette même année :

Théo

Eric était sans haine. Je suis sans haine. Mais de quel droit tuez-vous un être humain, notre enfant, préférant - vous l’aviez dit, menacé, promis, décidant de vous recroqueviller sur vos quelques biens matériels contre la merveille de Sa Vie ? Est-ce cela toute votre sagesse, en tant d’années d’existence acquise ? Est-ce cela votre héritage ?

Traversons cette nuit,  ERIC tu es à l’aurore

Tu es à l'Aurore

François Virot - Téléphone : 06 870 334 76

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